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Banques En Ligne : « Certaines Risquent De Disparaître »

Getty Images

Après avoir travaillé dix ans pour les services en ligne du Crédit Agricole, Stéphane Lormeau, a lancé sa propre société qui édite, entre autres, le comparateur Banques en ligne. Il analyse l’arrivée, le 2 novembre, de Orange Bank qui n’a pas caché son objectif : « cannibaliser » le secteur en croquant 25% du marché.

Quel est l’avantage d’une banque en ligne par rapport à une banque « classique » ?

Les banques en ligne sont moins onéreuses pour le client. En effet, une structure dématérialisée n’a, par essence, pas d’agence. Cela permet de réduire considérablement les coûts de fonctionnement. Par ailleurs, ces banques possèdent des systèmes informatiques beaucoup plus agiles car plus récents que ceux d’une banque installées depuis des décennies. Ces éléments peuvent très simplement se répercuter sur les prix des services.

Orange Bank s’est lancé le 2 novembre, pensez-vous que cela va bousculer le marché ?

Orange possède 21 millions de clients. C’est autant de personnes qui peuvent être informées et sollicitées pour intégrer Orange Bank. Malheureusement, leur offre n’est pas extrêmement disruptive, ni hyper innovante. Attention, c’est une très bonne offre, dans la moyenne des douze euros par mois qui l’on retrouve sur leurs concurrents. Mais l’on peut constater qu’ils se sont alignés sur les grilles tarifaires des autres alors que l’on se demandait vraiment ce qu’ils allaient nous sortir !

J’ai toutefois noté plusieurs éléments intéressants, comme le fait d’offrir l’assurance sur l’usurpation d’identité. C’est une offre très moderne. Dans l’ensemble, leur offre mobile, même si elle est intéressante avec notamment la possibilité de désactiver sa carte bancaire depuis son smartphone, est semblable à ce qui se fait chez d’autres opérateurs. Le fait de pouvoir payer directement avec son smartphone est également un élément intéressant et c’est quelque chose que j’attends de tester avec impatience. Mais pour l’instant, nous n’avons pas les outils à disposition pour pouvoir payer par smartphone.

Comment expliquez-vous cela alors qu’en Afrique et en Asie, notamment en Chine, le paiement par smartphone est déjà très développé ?

Je fais souvent la comparaison avec la voiture automatique. Aux Etats-Unis, les gens se déplacent en voiture automatique depuis des dizaines d’années. En Europe, c’est très peu développé. Je pense qu’il y a là un aspect culturel à ne pas négliger : peut-être que comme pour les voitures, pour les banques nous avons notre propre culture et nos usages. Mais cela ne veut pas dire que les choses ne sont pas amenées à évoluer.

Car en dix ans, j’ai vu évoluer le client de la banque en ligne. Nous sommes passés d’un client type masculin, parisien, entre 25 et 35 ans, classe socioprofessionnelle supérieure, et un peu geek, à un client aujourd’hui généraliste. En effet, nous constatons une massification de l’usage, notamment avec le low cost. Avec 8% de la population française qui utilise aujourd’hui une banque en ligne, on peut dire que le marché se démocratise.

Comment les banques traditionnelles s’adaptent-elles au changement de leur propre marché ?

Les banques traditionnelles sont en mouvement, dans une logique très claire de numérisation de leurs services et de leur fonctionnement. Par exemple, le Crédit Mutuel donne la possibilité d’ouvrir un compte en huit minutes sur internet ; le Crédit Agricole de son côté va bientôt lancer une offre mobile.

Il ne faut pas oublier que la plupart des néo banques sont des filiales des banques traditionnelles. Autrefois, l’argent était caché sous le matelas, donc la banque, c’est avant tout une question de confiance. La clé réside donc dans le fait que certaines banques risquent de disparaître dans les années à venir. C’est d’ailleurs pour cela qu’il est toujours intéressant de différencier les banques traditionnelles, des banques en ligne existant depuis un certain temps, des néo banques, celles qui viennent tout juste de se lancer et qui, pour certaines, ne sont pas agrémentées pour faire des crédits par exemple.

Quand on souscrit à une néo banque, ce n’est pas une banque classique, on ne peut donc pas s’attendre à avoir le même type de services, même si elles martèlent que ce sera pareil. En revanche, le secteur de la banque est déjà suffisamment réglementé, donc il n’est pas question d’en rajouter une couche.

 

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