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Aston Martin, Volvo, Porsche : Des Futurs Groupes Dérivés ?

PorscheMaucher/ullstein bild via Getty Images

Les investisseurs de l’industrie automobile espèrent que les grands constructeurs abandonneront l’idée de construire des empires douteux et qu’ils généreront de la valeur pour les actionnaires cette année, grâce à la création de groupes dérivés impliquant Volvo, Porsche, Alfa Romeo-Maserati, Aston Martin et VW.

Selon un rapport de chercheurs de Jefferies spécialisés dans l’investissement, cela pourrait générer une valeur pouvant atteindre 100 milliards d’euros.

« Pour le moment, la refonte des anciens modèles d’entreprises rapporte davantage de bénéfices que la création de nouveaux », explique Philippe Houchois, analyste pour Jefferies.

En 2010, Geely a acheté Volvo à Ford, de son côté, VW contrôle les voitures de sport et les SUV de luxe de constructeurs comme Porsche, alors qu’Alfa Romeo et Maserati appartiennent à Fiat Chrysler Automobiles. Le constructeur britannique de voitures de sport, Aston Martin, est détenu à 37,5 % par une société privée italienne de fonds propres, Investindustrial, ainsi que par des sociétés d’investissement koweitiennes, Investment Dar et Adeem Investment, et bien d’autres, dont Daimler.

Philippe Houchois explique qu’il est possible qu’une entreprise soit trop grande pour réussir dans un monde où la taille importe moins que la spécialisation. Des entreprises comme Toyota, VW et Renault-Nissan-Mitsubishi ont fait le pari de créer des entités massives pouvant produire plus de 10 millions de voitures par an. Mais ce système est aujourd’hui remis en question par certains spécialistes du secteur.

« Il est de plus en plus évident que les entreprises de petite taille peuvent mieux se positionner pour développer des marques spécialisées et répondre aux normes d’émission de gaz à effet de serre. Les plus gros constructeurs seront alors obligés de prendre position, de réduire leur production et le nombre de filiales afin de réallouer leur capital à de nouveaux modèles d’entreprises », explique l’analyste de Jefferies.

Philippe Houchois pense qu’il est possible que les groupes dérivés fleurissent et que cela puisse représenter une valeur combinée de 100 milliards d’euros.

  • Les camions : la séparation des constructeurs de camions tant attendue semble enfin se produire à l’aide d’introductions en bourse. Daimler est évalué à 34 milliards d’euros et Scania Man de Volkswagen à 16 milliards d’euros.
  • Les voitures : les introductions en bourse de Volvo et d’Aston Martin sont fort probables. Volvo pourrait être évalué entre 6 milliards d’euros et 21 milliards, alors qu’Aston Martin pourrait atteindre 5 milliards d’euros.
  • Les groupes dérivés logiques de l’industrie automobile comprennent FCA Alfa-Maserati qui pourrait atteindre 6 milliards d’euros, alors que Porsche pourrait valoir entre 40 et 50 milliards d’euros.

Citi Research n’est pas sûr de cette nouvelle tendance et reconnaît que l’enthousiasme pour la création de groupes dérivés est actuellement en baisse. Dans des notes de recherche récentes, Michael Tyndall, un analyste pour Citi Research, écrivait : « une séparation, pas pour le moment, merci ».

« Il semblerait maintenant que les investisseurs soient moins enthousiasmés par la perspective de divisions imminentes. Mais comme nous l’avons souligné plus tôt, en Allemagne, la codétermination rend la restructuration d’entreprises plus complexe », explique Michael Tyndell. En effet, en Allemagne, la codétermiantion fournit une représentation égale des ouvriers et des actionnaires aux conseils d’administration.

Jefferies précise également que la consolidation reste un sujet d’intérêt pour les entreprises du secteur, bien que la nécessité de passer à de nouveaux modèles commerciaux puisse engendrer des prises de décisions radicales, comme par exemple GM qui a décidé de quitter l’Europe.

L’an dernier, GM a vendu ses filiales Vauxhall et Opel à PSA. « Nous pensons que le secteur de l’automobile va de plus en plus remettre en question les piliers traditionnels de l’industrie automobile, notamment l’avenir des marques, la valeur des filiales financières et l’ampleur des gammes de produits », conclut Philippe Houchois.

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