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AirBnb Blinde Sa Réputation Avec Le Recrutement D’Un Ancien Ministre De La Justice

Le site américain recrute Éric Holder, ministre fédéral de la Justice sous les deux mandats de Barack Obama, pour atténuer les discriminations raciales entre les utilisateurs. La plateforme est la cible de critiques de plusieurs gouvernements qui n’hésitent plus à canaliser l’expansion d’un des leaders du secteur de l’économie du partage.

Rest in peace. Cette année 2016 se présente comme une période toute sauf  reposante pour la société californienne AirBnb, le service en ligne d’hébergement chez l’habitant.

En Europe, les municipalités se sont passées le mot pour réduire voire annihiler toute velléité de développement de leur activité. Les équipes de la maire de Paris, Anne Hidalgo, ont imposé la déclaration systématique des revenus perçus par les bénéficiaires d’une location effectuée sur un site de partage de logement.

Dernière péripétie en date en France : l’expulsion de leur domicile, début avril 2016, de deux locataires à Paris qui recouraient – trop – régulièrement – à la sous-location d’un appartement sur Airbnb sans l’aval de leur propriétaire. Le tribunal d’instance de Paris a condamné le 6 avril 2016 le couple de Parisiens du 5e arrondissement à 7 500 euros d’amende dont 5000 euros de dommages et intérêts et 2 500 euros de frais de justice. Les férus de la sous-location 2.0 proposait leur logement, situé dans une des zones les plus touristiques de la capitale, 700 euros la semaine à intervalles réguliers depuis août 2012.

Outre-Rhin, la capitale berlinoise s’est montrée impitoyable et interdit depuis le 1er mai la location de courte durée par l’intermédiaire des sites de location entre particuliers 2.0. Une interdiction validé ce mercredi 8 juin, le tribunal administratif de Berlin ayant débouté quatre propriétaires qui contestaient cette restriction décidée en haut lieu. Outre le bénéfice cumulé par certains utilisateurs, le succès des hébergements touristiques « collaboratifs », détournés de cet usage primaire, contribuerait à la gentrification des quartiers comme le Faubourg Saint-Denis ou le Bassin de la Villette.

Airbnb, née en octobre 2007 après l’installation d’un matelas gonflable dans le salon des fondateurs pour payer leur loyer, a franchi la barre des 10 millions de voyageurs hébergés via son site de locations entre particuliers. Une levée de fonds de 1,5 millard de dollars (1,3 milliard d’euros) effectuée en février 2016 permet à Airbnb d’être valorisé 25,5 milliards de dollars (22,6 milliards d’euros). Cette opération constitue l’une des plus importantes levées de fonds en faveur d’une société du secteur technologique. Airbnb se classe à la quatrième place des records, derrière les 1,5 milliard de dollars (1,3 milliard d’euros) récolté par la plateforme de média social Facebook avant son entrée en Bourse en mai 2012, le spécialiste des ventes sur Internet Alibaba et ses 1,6 milliard de dollars (1,4 milliards d’euros) amassé en septembre 2011 et le groupe de transport avec chauffeur (VTC) Uber avec 2,8 milliards de dollars (2.5 milliards d’euros) en février 2015.

Le site de locations entre particuliers met désormais le cap sur le marché asiatique, les contributeurs de cette levée de fonds viennent en partie de ce continent. Une stratégie d’internationalisation qui permettrait à Airbnb de se défaire à moyen terme de la nasse infernale imposée par les plus grandes villes occidentales.

Faire respecter les règles de la plateforme

La dernière controverse en date à gérer pour les dirigeants du service en ligne de location de logements sur une courte durée, est un fléau mondial, sur et en dehors de la Toile. Les sorties discriminatoires se multiplient sur le site, certains utilisateurs n’hésiteraient pas à refuser la location de leur chambre ou de l’ensemble d’un bien immobilier pour des questions d’origines ethniques. « Nous avons des règles qui interdisent la discrimination, mais nous voulons que ces règles soient plus fortes. Et nous exigerons que tous ceux qui utilisent notre plateforme lisent et certifient qu’ils respecteront ces règles », prévient Brian Chesky, le président-fondateur d’Airbnb, sur le site Internet de l’entreprise américaine.

Airbnb a parachevé, mercredi 20 juillet 2016, un grand coup communicationnelle et sociétale en convaincant l’ancien ministre américain de la Justice Éric Holder de se joindre à l’aventure de l’ancienne start-up pour l’aider à atténuer les discriminations entre les utilisateurs de la plateforme.  « Nous sommes honorés que l’ancien ministre fédéral de la Justice Eric Holder ait accepté de rejoindre notre équipe pour nous aider à élaborer une politique mondiale anti-discriminations », se réjouit Brian Chesky.

Le service en ligne de locations de logements entre particuliers se félicite du recrutement du « champion du combat pour les droits civiques », âgé de 65 ans et qui fut le premier ministre de la Justice issu de la communauté afro-américaine. Éric Holder avait occupé l’administration Obama de 2009 à 2015, avant que Loretta Lynch succède à son poste. La mission confiée à l »un des plus longs pensionnaires du ministère de la Justice s’effectuera en collaboration avec John Relman, un avocat spécialisé dans les libertés civiques et les problèmes de logement. Tant que les muffins seront d’aussi bonnes qualités que ceux achetés à 16 dollars l’unité par le ministère de la Justice américaine pour ses conférences effectuées entre 2007 et 2009, Éric Holder goûtera au plaisir de défendre les victimes de comportements discriminatoires. 

Pour aller plus loin 

>> Airbnb Lève 1,5 Milliard De Dollars Pour Se Défaire De La Pression Des Villes Occidentales
>> AccorHotels Finalise Un Rachat Historique Pour Se Renforcer Dans Le Luxe

 

 

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