Il peut être difficile pour les entreprises et les organisations de trouver un équilibre satisfaisant afin de réaliser ses objectifs et d’assurer le bien-être des collaborateurs tout en gérant au mieux la crise sanitaire. Depuis 2018, le cabinet de conseil en management Shape Consulting leur vient en aide avec deux offres particulières, que sont l’innovation managériale et le management de l’innovation. Chaque transformation se veut foncièrement inclusive. Les consultants prennent d’abord le temps de comprendre ce que vit chaque être humain. Place ensuite au travail de recherche pour placer ces informations dans la stratégie de l’entreprise. Romain Nicot, associé et fondateur de Shape Consulting, nous explique en quoi l’innovation est clé.

 

Comment accompagne-t-on une entreprise dans sa transformation ?

Romain Nicot : Toutes nos offres se basent sur la bonne compréhension des organisations, des humains qui les composent et de leurs méthodes de travail. Très souvent, lors des premières discussions, nos clients déterminent une date de fin pour leur transformation. Six mois, douze mois, dix-huit mois… Or, l’être humain ne fonctionne pas de la sorte, et il n’existe pas non plus de recette magique ! Shape Consulting se différencie des autres cabinets par sa prise en considération du facteur humain, qui varie d’une entreprise à l’autre. Nos missions reposent d’ailleurs sur un principe simple : prendre du temps pour ne pas perdre de temps. Avec une transformation trop rapide, les collaborateurs pourraient se sentir exclus de ce changement. Or, nos consultants prennent le temps d’accompagner nos clients pour qu’ils puissent définir une cible, la maîtriser, la présenter puis la mettre en œuvre par eux-mêmes. Nous veillons à ce que tout un chacun s’approprie sa transformation.

 

Pouvez-vous détailler vos offres de conseil ?

Romain Nicot : En matière d’innovation managériale, Shape Consulting met en place ce qui n’a pas encore été expérimenté au sein d’une organisation. Ce qui s’avère classique pour l’une peut ainsi relever de l’innovation pour l’autre. Le management de l’innovation est lié à cette pratique ! Une entreprise qui suit un marché doit sans cesse se reconfigurer, tant sur ses produits que ses services, ses procédés et son développement. Or, beaucoup de nos sociétés sont de tailles si importantes qu’il ne s’agit pas de cocons favorables au traitement de l’innovation. À nous de trouver le bon dispositif pour chacune d’elles. 

 

Dans quels cas de figure fait-on appel à votre cabinet de conseil ?

Romain Nicot : Les besoins de transformation surviennent souvent dans un environnement où les marchés s’accélèrent. En parallèle, la pandémie a démocratisé l’usage du télétravail, et les entreprises ont dû faire évoluer leurs méthodes de travail. L’être humain étant doté d’un instinct de survie, la plupart des collaborateurs se sont approprié assez vite ces nouveaux outils. Ils sont devenus plus productifs en termes d’exécution, puisque le temps de transport est économisé. Toutefois, qui dit travailler à distance dit journée millimétrée par diverses visioconférences, et les salariés ne peuvent plus discuter autour de la machine à café ou au détour d’un couloir. Ces moments où l’on « perdait du temps » étaient pourtant source de sérendipité, car ils permettaient d’échanger autour d’un projet, ou de mettre en commun des expertises. Il y a donc une perte de productivité de ce point de vue là. Les dispositifs de Shape Consulting aident justement les organisations à retrouver ces temps perdus lors d’animations à distance. Cela passe entre autres par des team-buildings, capables de redynamiser toute une équipe sur d’autres axes.

 

Comment intervenez-vous au sein d’une entreprise ?

Romain Nicot : L’écoute est primordiale au début d’une mission, et tout au long de celle-ci. Nous collectons le plus d’informations possible pour comprendre l’écosystème de l’entreprise. Durant ces phases de diagnostic, nous tentons de définir ce qui relève de l’innovation positive afin d’aider à la transformation. Nous identifions par exemple des manques de communication, ou une organisation calcifiée, car trop statique depuis plusieurs années. À nous ensuite de trouver les points sur lesquels travailler pour réinjecter du mouvement au sein de l’entreprise, et pour tous les collaborateurs. 

Grâce à ces phases de diagnostic, nous pouvons également traiter d’une matière essentielle à nos yeux : la sociodynamique, qui détermine notamment qui communique avec qui ou qui fait quoi. Observer cette tendance nous permet de distinguer les points positifs/négatifs d’une organisation, ou encore ce qui fonde sa motricité et/ou ses freins. Nous parlions à l’instant de calcification : voilà un frein. Quant aux pans d’une entreprise déjà organisés sur des modes novateurs (labs, expérimentations, nouveaux marchés), il s’agit d’endroits très moteurs. La sociodynamique doit toutefois être réévaluée de période en période, car les collaborateurs qui étaient moteurs hier peuvent devenir un frein, et vice-versa. En effet, si un être humain est super-moteur, il le doit à son environnement. Or, la vie nous réserve son lot d’épreuves et de difficultés, et cela peut nous impacter tant sur le plan personnel que professionnel. Au fil des mois, la même personne peut ainsi perdre son dynamisme et sa motricité au sein de l’entreprise. Voilà pourquoi Shape Consulting agit en mettant de côté les aprioris et les jugements statiques. 

 

Beaucoup d’organisations avaient déjà entamé une transformation digitale avant le début de la crise sanitaire, et depuis, ce phénomène s’accélère. Quels sont leurs objectifs aujourd’hui ?

Romain Nicot : Ils varient d’une entreprise à l’autre. C’est d’autant plus vrai en comparant une organisation très régalienne à une entreprise déjà organisée en holacratie, c’est-à-dire en forme de communauté non hiérarchique. Il existe pourtant des paradigmes communs ! Ils trouvent leur source dans la quête d’un équilibre entre la satisfaction des objectifs de l’entreprise et celle du bien-être du collaborateur, tout en jonglant entre présentiel et distanciel. La matrice de choix peut donc être très riche dans chaque organisation ! Néanmoins, trouver et reconfigurer cet équilibre peut s’avérer difficile en France, car le droit du travail tend à instaurer un cadre social. Nous le constatons par exemple avec des entreprises qui favorisent le télétravail pour un certain nombre de jours dans la semaine. Tout l’enjeu est alors de respecter le droit du travail tout en conservant une forme de latitude vis-à-vis des collaborateurs et des objectifs déterminés.