La Directive Plan Phyto 2025 impose la réduction de 50% des apports actuels des intrants chimiques en agronomie. Et si les biotechnologies pouvaient apporter de nouvelles solutions pour une production plus propre pour tous et plus abondante ? Nous avons échangé sur ce défi écologique et économique avec Jean-Yves Berthon, PDG de GREENTECH, le premier laboratoire à être homologué en France (2015) dans le domaine du bio nutriment à base de micro-organismes.

 

Quels sont les enjeux de l’agriculture à l’horizon 2025 ?

Le Plan Phyto 2025 va nécessiter de trouver des solutions alternatives à la chimie en matière de biostimulants et des produits de biocontrôles (traitement des maladies) autres que les traitements chimiques afin de garantir l’approvisionnement agricole nécessaire à l’alimentation et le respect de l’environnement. Nous proposons une alternative nouvelle, il ne s’agit plus d’ajouter par épandage, de l’azote par exemple, dont l’excès va aller dans les rivières, mais de travailler le sol, pour faciliter la dégradation de la matière organique et son assimilation par la plante, il s’agit d’améliorer cette biodisponibilité. 
Chez GREENCELL, notre approche consiste donc à travailler sur les micro-organismes dans le sol, à l’enrichir par la production de ferments à haute concentration. Tout d’abord nous sélectionnons les bons microorganismes pour travailler le sol et rendre les matières organiques plus biodisponibles. Les plantes possèdent des phyto hormones qui stimulent la croissance et le développement racinaire. Si elle trouve les bonnes ressources dans le sol, la plante connaîtra une meilleure croissance. Grâce à des bio-stimulants, elle va développer plus de feuilles, plus de photosynthèse et donc une production plus abondante.  La plante va également devoir faire face à des périodes sèches puis très humides, un sol va être plus ou moins drainant pour réguler ces écarts. Avec les microorganismes on obtient un sol structuré : une bonne texture, aéré, drainant… Aujourd’hui, nous proposons une gamme de 12 produits bio-stimulants, vendus sous la marque GREENALVIA, souvent sous forme de poudres à revivifier. Nos nouvelles solutions sont appliquées sur plus de 100 000 hectares et nous avons des objectifs très ambitieux.

 

Et pour la lutte contre les maladies, avez vous des solutions alternatives naturelles ?

Dans le domaine du biocontrôle, pour lutter contre les pathogènes, nous menons des recherches en laboratoire afin de tester différentes souches microbiennes contre les  maladies fongiques, notamment. Nous développons également des bactériophages, qui détruisent de façon ciblée une bactérie pathogène, responsable des maladies propres à chaque plante (par exemple nous testons sur la culture de melons, salades…). Nous proposons déjà trois produits homologués sur des maladies spécifiques du blé, du colza et de la vigne. Nous sommes les premiers en Europe sur ce marché et nous avons investi dans les Start up prometteuses du secteur, comme Bactolytix.


Quelles sont les tendances et les évolutions de votre marché ?

Le Bio et le naturel prennent une part prépondérante dans notre quotidien. Produire plus naturel est aujourd’hui une évidence. De l’agriculteur au consommateur, la préoccupation majeure est de mieux produire et de mieux manger, avec moins de produits chimiques épandus sur les cultures dont les résidus peuvent se retrouver dans les produits agro-alimentaires. Les agriculteurs sont réceptifs à nos solutions, car ce sont les premiers impactés par l’effet nocif des produits chimiques sur leur santé.


Quels sont les valeurs de GREENTECH et ses engagements ?

L’écoute, le partage et l’engagement font partie de nos valeurs. Depuis notre création en octobre 1992, nous sommes aux côtés de nos fournisseurs localisés sous diverses latitudes, que nous aidons techniquement, économiquement et financièrement. En interne, nous sommes structurés en groupe de compétences plutôt qu’avec une hiérarchie horizontale, ce qui laisse place à beaucoup plus d’initiatives.


Quelle est votre actualité ?

Nous venons de construire une nouvelle usine pour notre filiale GREENCELL qui permet d’augmenter ses capacités de production mais aussi, nous ouvre de nouveaux marchés tels que les biotechnologies thérapeutiques avec la production de souches microbiotales.