Le portage salarial permet à un travailleur indépendant, sans créer d’entreprise, de proposer ses services à des clients en utilisant les services d’une société de portage salarial pour gérer tous les aspects administratifs, financiers et juridiques de son activité. En 2020, la France compte près de 300 sociétés de portage salarial gérant plus 70 000 travailleurs indépendants en portage salarial pour un chiffre d’affaires global dépassant 1,3 milliard d’euros. Pourtant, le statut reste encore trop confidentiel. Rencontre avec Hubert Camus et  Bertrand Hoch, respectivement président et vice-président du PEPS, premier syndicat représentatif du secteur. 

 

Le portage salarial a connu une nette progression ces dernières années. Il reste, pourtant, trop confidentiel. Comment expliquez-vous cet état de fait ?

 Bertrand Hoch : Le portage salarial est apparu en France au début des années 1990. Il a fait son entrée dans le Code du Travail en 2008. En 2015, le statut a fait l’objet d’une Loi suivie en 2017 de la création de la convention collective le concernant. Il a donc fallu du temps pour qu’il soit réglementé. Le portage salarial est très encouragé par les pouvoirs publics et nécessite encore de voir progresser sa notoriété. Aujourd’hui, il concerne 70 000 personnes. Toutefois, il reste encore de réelles marges de progression.

 

Il présente objectivement de réels avantages…

B.H. : Le portage salarial assure aux salariés l’accès à l’assurance-chômage, au chômage partiel, à la prévoyance et la mutuelle santé etc. et un accompagnement hors pair.  C’est un statut qui est donc très sécurisant, ce qui est l’un de ses points forts, particulièrement dans un moment de crise comme celle que nous traversons. L’arrêt de l’activité économique en France a été très violent et le portage salarial a donné accès aux indépendants au chômage partiel : c’est le seul statut qui le permet !

 

Comment communiquez-vous autour du sujet ?

Hubert Camus : Réseaux sociaux, bouches à oreilles, interview etc. Nous avons la chance d’être soutenus par les pouvoirs publics qui mesurent tout l’intérêt et le potentiel du secteur.

Nous souhaitons notamment faire connaître ce volet « sécurisation » qui est consubstantiel au portage salarial. L’élaboration d’un plan de communication est actuellement en discussion au sein du syndicat.

 

Quel regard portez-vous sur le coût du portage salarial ?

H.C. : Les services que nous assurons ont un coût. Aussitôt que le stade de la méconnaissance est dépassé, ce coût est compris et pleinement accepté par les consultants qui mesurent la valeur des services apportés et de la protection liée à notre statut. La difficile période que nous traversons favorise indéniablement cette prise de conscience : les consultants ont vite établi la comparaison avec l’unique aide de 1 500 euros dont ont bénéficié les indépendants.

 

Que peut-on faire pour aller encore plus loin dans le développement du statut ?

H.C. : Nous tenons tout d’abord à saluer la prise en compte et le soutien apporté à notre secteur. L’essentiel est surtout de faire connaître notre système, ses avantages et vertus afin que chaque personne souhaitant s’établir à son compte, puisse opter, en toute connaissance de cause, pour le meilleur statut à adopter.