Alors que la donnée est désormais au cœur de la valeur de l’entreprise, la géo-data occupe dans cet ensemble une place particulière. Restituée sous forme de carte dynamique, elle permet de disposer d’outils performants d’aide à la décision et d’optimisation dans les domaines plus opérationnels. Les explications de Daniel Ribeiro, fondateur de GeoDataSolutions, société suisse spécialisée dans les systèmes d’information géographique. 

 

Qu’est-ce qu’une géo-data ?

Daniel Ribeiro : Il s’agit d’une donnée qui porte l’information de sa localisation, donc ses coordonnées afin de localiser tant des personnes que des objets, qui peuvent être fixes ou bien mobiles. On les côtoie au quotidien sur nos ordinateurs, tablettes, smartphones, GPS, montres connectées, voitures ou encore des cartes papier. Bien entendu, la géolocalisation de bâtiments, de parcelles, de routes ou d’adresses permet de constituer des cartes de base. Google Maps a d’ailleurs contribué à démocratiser la cartographie, même s’il n’en montre aux utilisateurs qu’un aspect simplifié. Mais on peut aller bien plus loin en la matière. Les SIG (Système d’information géographique) professionnels, qui reposent sur l’existence d’une riche base de données, permettent de créer et d’exploiter des géo-data plus complexes en 2D, 3D, temporelles, mobiles, etc. Elles sont ensuite assemblées dans un millefeuille de couches qui permet de produire de vraies variations dans l’affichage, des recherches, des croisements, des comparaisons. Un simple coup d’œil sur une cartographie permet d’analyser beaucoup d’informations, et les SIG autorisent des analyses plus poussées, par exemple d’une parcelle et de son environnement superposé ou proche (bruit, pollution, composition du sous-sol, présence d’une rivière…), d’un site de vente et de ses clients et prospects, de zones de distributions, etc. 

 

Pour une entreprise, quelles en sont les applications concrètes possibles ?

Daniel Ribeiro : En dehors des décideurs publics qui sont de grands créateurs et exploitants de géo-data, toutes les entreprises en utilisent ou en produisent, parfois sans le savoir. La valorisation de la géo-data peut se classer principalement en deux domaines d’application. Le premier et le plus rapide à mettre en place a trait à l’analytique et la création de tableaux de bord. Il s’agit de pouvoir reproduire sur des visuels cartographiques des informations statistiques, en lieu et place de l’utilisation de graphiques. De cette manière, l’information va être délivrée de manière plus rapide et obtenir une meilleure compréhension des utilisateurs en faisant varier sur les cartes les objets en fonction de leur symbole, de leur taille, que ce soit en 2D ou en 3D. Ces solutions sont de plus en plus utilisées dans le suivi d’exploitation (ex : cartographie en temps réel de ce qui se passe dans une unité de production) ou du commerce (ex : cartographie des magasins d’une chaîne qui affichent les plus fortes croissances, analyse du contexte socio-démographique). Elles permettent également de faire le lien entre des directions générales et des services opérationnels qui, en conséquence, travaillent à partir du même outil et des mêmes cartes, simplement avec des niveaux de zoom et d’échelles différents.

 

Qu’en est-il du deuxième domaine d’application ?

Daniel Ribeiro : Il est plus opérationnel et dynamique. Il s’agit, par exemple grâce à des capteurs, du suivi en temps réel sur une carte de véhicules dans le secteur de la logistique. L’évolution technologique permet d’utiliser ces outils sur des systèmes de plus en plus légers et de moins en moins gourmands en énergie. Dans le même temps, on peut les déployer de manière toujours large. On parle aujourd’hui d’objets connectés qui permettent de remonter des données géolocalisées de sources multiples et d’enrichir encore plus les informations.  Les systèmes ont désormais la capacité d’absorber plusieurs centaines de milliers d’informations à la minute. Une bonne organisation des données et de leurs flux est alors nécessaire pour agencer efficacement cet ensemble. Aujourd’hui, GeoDataSolutions est active dans les deux domaines mentionnés : l’analytique et l’opérationnel. 

 

Vous êtes une entreprise suisse. Quelles sont vos ambitions au-delà des frontières de la confédération ?

Daniel Ribeiro : Si la majorité de notre activité concerne la Suisse, nos ambitions sont clairement internationales. Nous effectuons déjà des missions en France, au Luxembourg, ou bien encore au Canada. Notre organisation permet de proposer nos prestations partout dans le monde. En la matière, nous n’avons pas de limites.