Pour développer les connaissances sur les bâtiments anciens, et ainsi aider à leur conservation, la société A-BIME a eu l’idée d’utiliser le BIM pour ces monuments. Marie-Cécile Groux, directrice et cofondatrice d’A-BIME nous en dit plus.

 

Quels sont les services que propose A-BIME ?

Marie-Cécile Groux : Nous sommes dans le domaine du patrimoine culturel et des monuments historiques. Nous avons adapté le concept et les technologies du BIM (building information modeling) aux besoins des bâtiments anciens. Le BIM n’est pas une restitution virtuelle en 3D servant habituellement à la reconstitution historique et à la présentation au public. C’est un nouveau système de modélisation qui intègre les diverses formes de données patrimoniales directement dans le modèle lui-même et qui va servir à la gestion du monument, à sa connaissance globale ou à des projets de restauration-conservation. Le concept est plus compliqué à mettre en œuvre que dans la construction neuve car ici, le bâtiment par définition est déjà construit. Le processus doit donc se faire de manière rétroactive. Par ailleurs, ce type de bâtiment présente beaucoup de particularités : par ses formes architecturales, souvent complexes et non standards mais également par toutes les données matérielles et immatérielles, historiques, artistiques qu’y sont attachées.

C’est sur ce dernier point : le traitement numérique des données que nous avons une approche très novatrice par rapport à nos concurrents.

 

En quoi le numérique est un enjeu majeur dans le patrimoine ?

Marie-Cécile Groux : Aujourd’hui, les technologies numériques, la numérisation des fonds d’archives, la politique d’ouverture et de partage des données publiques révolutionnent complètement l’accès à la connaissance et les pratiques dans nos métiers du patrimoine. Notre conception du BIM se situe à la croisée de tous ces chemins… Destiné à tous les acteurs du patrimoine, il cherche à répondre à leurs différents besoins grâce au partage des données « expertisées » du patrimoine historique autour d’une maquette numérique. Pour autant, il y a une vraie fracture numérique qu’il faut réussir à dépasser.

 

Quelle est la croissance que connaît ce marché ?

Marie-Cécile Groux : En 2015 quand nous avons créé la société, le BIM n’existait pas dans le domaine du patrimoine. Aujourd’hui et depuis 2 ans, une demande a émergé et s’accélère progressivement… L’intérêt pour le BIM est partout !

 

Quels sont vos projets du moment ?

Marie-Cécile Groux : Nous travaillons actuellement sur de très beaux projets…La maquette BIM du théâtre antique d’Orange, dans le cadre dun appel à projets financé par la fondation de luniversité Aix-Marseille. Nous travaillons depuis un an et demi pour la ville de Pessac sur La cité de Frugès de Le Corbusier, inscrite au patrimoine mondial, où nous faisons une maquette BIM à l’échelle d’un quartier. Nous développons aussi une plateforme pour partager nos maquettes numériques en ligne et les rendre accessibles au plus grand nombre. Notre interface devrait être proposée dès 2022.