Du fait de la crise sanitaire, les ressources se concentrent sur les projets qui font sens et les décisions se prennent beaucoup plus vite, tout en nous engageant sur le long terme. La relance de l’activité passe par une accélération du digital, explique Solveig Honoré Hatton, directrice générale de Mastercard France.
Pourquoi avoir choisi le thème de l’accélération pour ce 5ème forum de l’innovation ?
Nous traversons une période inédite. En temps de crise, on constate dans l’histoire que des avancées specta- culaires surviennent par nécessité de
se recentrer sur l’essentiel. La crise sanitaire révèle que la révolution digitale peut donner un coup d’accélérateur.
On pourrait penser que l’heure est aux urgences à court terme. Or, il est possible de reconstruire ou de conso- lider l’existant avec un impact à long terme. C’est le sens du témoignage de Garret Reisman, ancien astronaute de la Nasa devenu conseiller d’Elon Musk sur le programme Space X : les déci- sions peuvent se prendre et s’exécuter en quelques semaines contre plusieurs années jusque-là.
On l’a constaté en France avec le paie- ment sans contact qui avait été initié, avec un succès limité, il y a une dizaine d’années. La pandémie a montré qu’il répondait à un vrai besoin. Le seuil de paiement a très vite été porté de 30 à 50 euros par tout l’ecosystème des paie- ments, accélérant l’usage du paiement sans contact.
Quelles initiatives de Mastercard peuvent contribuer à relancer l’activité ?
Mastercard est une société technologique servicielle dans les moyens de paiement qui aide ses partenaires – banques, fintechs, grands commerçants à répondre aux besoins de leur clients, consommateurs et entreprises. Nous sommes un maillon de la chaîne de valeur. En 2020, un de nos focus est la transformation numérique des TPE-PME, essentielle à leur résilience et croissance, avec des solutions d’e-commerce et de sécurité. A l’échelle mondiale, nous avons débloqué un fonds de 250 millions de dollars pour répondre à ce besoin d’accélération.
Par exemple, en partenariat avec VCita nous mettons à disposition des TPE/ PME des programmes de sensibilisation et de formation sur le numérique, via des webinars gratuits. Aujourd’hui en France 70 à 80% des commerçants ont créé des sites web souvent vitrines et peu adaptés à l’achat en ligne et donc à la croissance. Nos programmes visent à rendre leur activité commerciale plus performante, et à amélior leur gestion de la trésorerie.
Nos partenaires privés et publics – dont les chambres de commerce en France – nous aident à distribuer ces programmes auprès des entreprises. C’est un accompagnement pédagogique qui vise à les équiper des bons outils selon leurs besoins et ambitions.
Il s’y ajoute un programme « cybersécurité » pour auditer et conseiller les entreprises afin de sécuriser au mieux leurs systèmes informatiques
et les modes de paiement associés à leur activité. Nous y appliquons les technologies les plus récentes comme la biométrie comportementale.
L’inclusion a été un thème phare de ce forum en ligne ? Quel est l’enjeu ?
En cette période de crise, nous devons tous œuvrer en faveur d’un monde meil- leur, où les minorités et les personnes vulnérables ne peuvent pas être oubliées. Nous mettons nos technologies à dispo- sition du plus grand nombre. En France, nous contribuons à trois programmes. Aux côtés de l’association Crésus, nous travaillons à une application ludique pour lutter contre le surendettement et sensibiliser les personnes, , à gérer et optimiser son budget et ses dépenses . Avec l’ONG française Bayes Impact, nous avons annoncé la création d’un pro- gramme digital favorisant des parcours de formation adaptés et personnalisés tout au long de la vie de travailleurs en reconversion professionnelle ou sans emploi. grâce à l’intelligence artificielle. Le troisième programme concerne l’inclusion des femmes dans les métiers de la Tech. Dans un premier temps ce programme mené en partenariat avec Trace Academia et Arkéa [banque/ assu- rance] a pour mission de promouvoir, auprès des collégiennes et étudiantes, les métiers de la ‘tech’ via des contenus digitaux et funs, avec une conviction : les femmes peuvent contribuer à la concep- tion de produits et services susceptibles de mieux répondre aux besoins des consommateurs et consommatrices.
