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Chômage des seniors : comment s’en sortir ?

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Dans un contexte de baisse du taux de chômage en France, les plus de 55 ans rencontrent d’importantes difficultés à se maintenir dans l’emploi. D’après les représentants de l’Apec, l’âge est un facteur de discrimination à l’embauche. Et l’avenir ne s’annonce pas plus radieux avec la réforme des retraites et le décalage de l’âge minimum de départ, ainsi que la réforme de l’assurance chômage.

L’impact des réformes des retraites et de l’assurance chômage sur les seniors

Les contestations du projet de réforme des retraites, actuellement en discussion à l’Assemblée nationale, se multiplient. Un nouvel appel à la mobilisation a ainsi été lancé par les syndicats pour le 7 mars. L’emploi et le chômage des cadres seniors sont l’une des principales préoccupations des opposants au nouveau texte en raison du report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans (au lieu de 62 ans actuellement) et de l’allongement de la durée de cotisation.

Laetitia Niaudeau, directrice générale adjointe de l’Association pour l’emploi des cadres (Apec), alerte sur « un risque économique et social important ». Car faute de pouvoir partir à la retraite, ils restent au chômage jusqu’à 64 ans.

Alors que la moyenne nationale du taux de chômage est tombée à 7,3 % de la population active dans l’Hexagone, celui des seniors suit la tendance inverse. Selon les données communiquées par l’association, « à fin décembre 2022, les plus de 50 ans représentaient 30 % des inscrits dans les catégories A, B, et C de Pôle emploi ». La responsable ajoute que « sur ces 1,4 million de seniors en demande d’emploi, 102 000 sont des cadres de plus de 55 ans » et souligne que « les cadres les plus âgés affichent ainsi un taux de chômage de 6,8 %, contre 4,1 % pour la population totale des cadres ».

Ces derniers sont plus exposés au chômage de longue durée après la perte de leur emploi. 10 % des 102 000 cadres seniors sont au chômage depuis moins d’un an (longue durée) et 20 % depuis plus d’un an (très longue durée). Parmi eux, seulement 10 000 personnes (environ 11 %) perçoivent le Revenu de solidarité active (RSA), tandis que d’autres touchent l’allocation de solidarité spécifique (ASS).

La réforme de l’assurance chômage présentée en 2021 par la ministre du Travail Élisabeth Borne pénalise également les cadres seniors inscrits à Pôle emploi. Le texte prévoit notamment une dégressivité de 30 % à compter du septième mois d’indemnisation pour ceux qui perçoivent une indemnité de plus de 2 600 euros. Et avec les changements entrés en vigueur au 1er février, la modulation des indemnités suivant le taux de chômage risque de faire des dégâts supplémentaires.

 

Des stéréotypes tenaces qui freinent l’embauche des seniors

Malgré leurs efforts, les seniors sont, dans la plupart des cas, refusés au profit d’un profil plus junior. Les stéréotypes à leur sujet ont la vie dure : problèmes de santé plus fréquents, difficultés à s’approprier les nouveaux outils technologiques et s’adapter dans une économie digitalisée, niveaux de salaire jugés trop élevés, conflits avec les jeunes générations, compétences peu valorisées…

Pourtant, l’Apec affirme que « de nombreux demandeurs d’emploi âgés travaillent sur leur employabilité grâce à la formation professionnelle, et sont même prêts à faire des concessions concernant leur niveau de responsabilité, le type de contrat de travail, le volume horaire et la rémunération ».

Des arguments qui doivent encore faire leur chemin dans les entreprises où, d’après l’Apec, « l’âge est le second facteur de discrimination après le genre ». « La situation est telle que les concernés eux-mêmes ne prennent plus la peine de se défendre », déplore Laetitia Niaudeau.

 

Quelles mesures pour encourager l’emploi des seniors ?

Dans le texte de la réforme, le ministre a souligné l’instauration d’un index de notation des entreprises afin de les contraindre à embaucher des seniors, au risque d’une sanction financière. L’article correspondant a toutefois été rejeté par les députés le mardi 14 février au soir.

Choisir le portage salarial est un autre moyen pour les seniors et les retraités de rester en activité. Grâce à leur expertise et leur expérience, ils peuvent intervenir auprès des entreprises, des administrations, des collectivités, des associations, etc. Ils peuvent facturer des honoraires élevés qui leur assurent des revenus confortables tout en profitant d’une protection sociale complète liée à leur statut de statut de salarié. En outre, ils sont totalement autonomes dans le choix de leurs missions, la gestion de leur temps et de leur lieu de travail. À ces atouts s’ajoutent la gestion administrative par la société de portage, l’accès à la formation, et l’intégration d’un réseau de consultants, favorable au développement de ses compétences et à la conquête de nouveaux clients.

De leur côté, les derniers accèdent à de bons profils pour résoudre une problématique donnée sans avoir à les recruter en CDD ou CDI, ce qui alourdit leur masse salariale. Cette forme d’emploi est synonyme de gain d’efficacité, de flexibilité, de maîtrise des coûts, de rapidité par rapport à un recrutement classique. De plus, ils s’épargnent les obligations administratives, qui sont entièrement prises en charge par la société de portage. 

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