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Volkswagen Mise Sur L’Autopartage Pour Faire Oublier Le Dieselgate

Crédits photo: CC0 Public Domain

Le constructeur allemand enclenche, ni plus ni moins, le « plus gros processus de transformation entrepris dans l’histoire du groupe », dixit Matthias Müller. Un tiers des nouveaux véhicules seront dotés de moteurs électriques selon le président-directeur général de Volkswagen. 

Aborder le prochain virage sans une nouvelle erreur de pilotage. Tel est le défi qu’a annoncé le PDG de Volkswagen Matthias Müller au cours d’une conférence de presse ce jeudi 16 juin dédié à la présentation de la nouvelle stratégie du groupe allemand. Pour contrecarrer les conséquences économiques du « dieselgate » mis au jour le 18 septembre 2015, qui a fait perdre 25 milliards d’euros de capitalisation en deux jours, Matthias Müller a proposé un éventail d’outils autour du développement de l’autopartage et du numérique.

L’avenir de Volkswagen se joue dans les années voire dans les mois à venir, la confiance des consommateurs s’est tarie après le scandale de trucage du calcul des émissions de rejet d’oxyde d’azote effectué pendant six ans entre 2009 et 2015. Onze millions de véhicules auraient été vendus avec un système antipollution embarqué aux paramètres biaisés. La crise traversée par Volkswagen a servi de « catalyseur » aux dysfonctionnements constatés – mais pas réglés – au sein du géant allemand. Ce scandale, qui a entraîné la démission du PDG Martin Winterkorn le 23 septembre 2015, offre à la société de renouveler en profondeur sa philosophie éthique, sa politique commerciale et organisationnelle ainsi que sa maîtrise des coûts pour aller de l’avant.

Une entrée dans un marché en proie aux bouchons

La nouvelle stratégie de Volkswagen s’appuie en outre sur le numérique, un domaine jusqu’ici délaissé par les dirigeants allemands. Le constructeur des Passat et autre Touran accusent un temps de retard sur leurs concurrents Daimler et BMW. Les deux sociétés disposent depuis plusieurs années de leur propre offre d’autopartage urbain. Fin, mai, Matthias Müller avait concrétisé un rapprochement avec la start-up israélienne Gett, comparée au leader du secteur Uber. Le montant de l’investissement est de 287 millions d’euros pour une entreprise qui revendique 50 millions de clients depuis son lancement en 2011.

Ce retard a été partiellement rattrapé avec l’entrée du groupe au capital de Gett, une start-up israélienne considérée comme une concurrente d’Uber, qui compte déjà 50 millions de clients. Gett a mis sur pied un centre de recherche et de développement et revendique une utilisation de près de 100 000 véhicules. La société allemande a consenti un investissement de 287 millions d’euros une entreprise qui compte 700 employés et enregistre des revenus annuels estimés à 500 millions de dollars. « Autour de ce noyau, nous grouperons ces prochaines années d’autres services comme les robots-taxis, l’autopartage ou le transport à la demande », précise le PDG du numéro un mondial des constructeurs automobiles en 2015.

Volkswagen s’est positionnée sur la ligne de départ de l’autopartage en même temps que son dauphin, le japonais Toyota a concrétisé un partenariat avec Uber au travers de sa filiale d’investissement Toyota Financial Services Corporation et du fonds consacré à l’innovation Mirai Creation Investment Limited Partnership. General Motors, 43e du classement Global 2000 Forbes des plus grandes sociétés au monde, détient un temps d’avance sur la grille avec une injection de 500 millions de dollars dans Lyft, la principale concurrente d’Uber. La firme de San Francisco a jouit en mai de l’intérêt d’un autre géant américain, Apple.

Plein gaz sur le numérique

La 22e société du classement Global 2000 de Forbes mise sur la conduite autonome comme levier de croissance de son entreprise. Cette révolution s’accompagne de la création d’une identité propre et d’un site dédié du côté de la capitale berlinoise et non au sein du fief de Wolfsburg.

L’investissement global de ce pari industriel et numérique s’élève à plusieurs milliards d’euros. Matthias Müller compte effectuer huit milliards d’économies par an au cours des neuf prochaines années pour mettre les gaz sur le numérique. Une stratégie de concentration et d’écrémage du catalogue de marque du géant allemand est à l’étude pour atteindre ses objectifs de réduction des coûts. Volkswagen compte réduire la voilure concernant la gamme – 340 modèles disponibles – des budget car (les voitures abordables) sera développé essentiellement dans un marché porteur: l’Asie.

La question de la réduction des effectifs se pose, principalement au sein de son pays. Le groupe allemand compte 604 000 salariés répartis dans les différentes strates de la société, dont 46 % rien qu’en Allemagne. Et Volkswagen n’a pas choisi Gett par hasard. Gett, qui revendique une flotte de près de 100 000 véhicules, a mis sur pied un centre de recherche et de développement. L’algorithme prédictif développé par l’acteur israélien permettrait à terme au géant allemand de lancer une offe de service à la demande de véhicules autonomes. Une idée d’ores et déjà dans les stands du constructeur allemand qui veut détenir une palette d’atouts pour aborder la prochaine ligne droite.

 

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