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Entreprises : Et Si Vous Dépassiez La Frontière Du Big Data ?

Pixabay

Si la prolifération des données disponibles bouleverse nombre de business models, elle engendre aussi des opportunités d’une ampleur insoupçonnable. Encore faut-il que les entreprises structurent cette manne potentielle. Plus que le Big Data, les entreprises doivent s’appuyer sur le Smart Data.

 

C’est un fait : le Big Data occupe de plus en plus l’espace économique. Mais, tout récemment, son utilité s’est trouvée remise en question. La surprise créée par le résultat de l’élection présidentielle américaine a engendré nombre de commentaires négatifs à son encontre. L’incapacité des sondages à anticiper le scrutin a souvent été qualifiée de défaillance majeure du Big Data. Or, il n’en est rien.

Les enquêtes d’opinion, en échouant sur le terrain prédictif, n’altèrent nullement l’intérêt que l’on doit porter à l’examen scrupuleux des informations qui nous entourent. Ce n’est pas l’intérêt ou le potentiel prédictif des données qui est à remettre en cause, mais la pertinence des données choisies et leur structuration. D’ailleurs, ce constat vaut pour l’analyse des données dont disposent les entreprises. Avec un enjeu majeur : leur utilisation, une fois structurée, permet d’alimenter un levier supplémentaire d’une stratégie de croissance.

 

Valoriser le capital data

L’idée n’est pas neuve. En revanche, elle prend une dimension inédite avec l’importance croissante du Big Data. Pour une entreprise, désormais, il est essentiel de scruter attentivement ses données afin de :

  • mieux connaître ses clients ;
  • identifier ses prospects ;
  • et améliorer leurs prises de décision.

L’émergence de Data Brokers, aux Etats-Unis, en est une preuve : ces nouveaux entrants apportent un outil de plus aux entreprises en leur vendant des données destinées au ciblage publicitaire.

La France n’est pas en retard sur le sujet, bien au contraire. Le salon du Big Data, qui se tient à Paris les 6 et 7 mars, accueille de nombreux acteurs très innovants en la matière. Parmi eux, Altares, qui définit son action comme étant au cœur de la « Data Economy ». Comme l’indique sa présidente, Laurence Augoyard, sa mission consiste à « valoriser le capital data des clients, en transformant leur patrimoine informationnel en performance économique. Une telle approche, applicable tant aux grandes entreprises qu’aux ETI et même aux PME, est essentielle pour apporter à leurs décideurs une vision prospective et contextualisée des enjeux de la nouvelle économie. »

D’évidence, cette approche ne saurait être réservée aux acteurs du digital. Toute entreprise dispose d’une manne d’informations à mettre en valeur, quel que soit son domaine d’activité. Encore faut-il les identifier… afin de quantifier leur valeur et de la révéler au sein du bilan comptable.

 

La donnée, immobilisation incorporelle

En la matière, il convient de faire preuve d’acuité et de méthode. D’un point de vue comptable, la norme IAS 38 précise qu’une donnée peut être définie comme une immobilisation incorporelle si elle est identifiable, à savoir :

  • si elle est séparable des activités de l’entité, c’est-à-dire susceptible d’être vendue, transférée, louée ou échangée de manière isolée ou avec un contrat, un autre actif ou passif ;
  • ou si elle résulte d’un droit légal ou contractuel même si ce droit n’est pas transférable ou séparable de l’entité ou des autres droits et obligations.

Encore faut-il, avant de procéder à une telle comptabilisation, déterminer quelles seront les données qui seront exploitables par l’entreprise. En l’espèce, cela revient à :

  • déterminer celles qui sont directement utilisables ;
  • identifier celles qui le deviendront, une fois combinées avec d’autres.

C’est là que les critiques récemment formulées à l’encontre du Big Data s’effondrent. Lorsqu’il s’agit de mettre en place un travail de qualification, de mise en inventaire et de tri des données, l’entreprise dispose d’un potentiel sans commune mesure. De la combinaison d’informations utiles naît un outil encore plus puissant, qu’elle ne peut certainement plus négliger : le Smart Data. Et de surcroît, si l’utilisation des données correspond à des business modèles rentables, les coûts liés à ces travaux d’inventaire et de structuration correspondent, conformément à la norme IAS 38, à des coûts activables représentant des immobilisations corporelles.

 

Le potentiel insoupçonné des factures

Dans la pratique, cependant, la dissémination des informations dans plusieurs systèmes disjoints pose souci. Ainsi, chaque filiale d’un groupe détient des éléments qui, pris isolément, n’apportent pas grande valeur, mais qui, une fois compilés et retraités, peuvent engendrer un effet de levier majeur.

Il en va ainsi des factures émises par une entité : le n° SIRET de chaque fournisseur, mentionné systématiquement, est une clé d’entrée vers des plateformes de données disponibles sur Internet. Si un groupe décide d’analyser les factures de chacune de ses business units en combinant les résultats obtenus de façon globale, il se trouve en mesure de générer des synergies insoupçonnées – bien supérieures à ce qui était possible en reliant auparavant un logiciel achats et un logiciel ventes, par exemple. Entreprises, cherchez bien dans vos factures : vous y trouverez de quoi innover !

 

L’avantage concurrentiel des data

A l’heure où la croissance économique porte difficilement les entreprises basées en Europe, l’exploitation intelligente de la Data représente une opportunité capable de changer la donne. Les entreprises se reposent encore trop souvent sur des schémas de développement traditionnels. La Data, ce n’est pas que des outils et des compétences. Pour les entreprises qui feront ce choix, c’est surtout une stratégie, un mindset data driven qui peut aller jusqu’à modifier leur business model et accroître durablement leurs performances.

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