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Paris Faces Aux Vols De Montres De Luxe

Les autorités franciliennes ont renouvelé en 2015 une initiative mise en place dès le printemps 2013, avec un contingent de dix patrouilles chargées de sillonner les artères de sept zones touristiques jugées à risque. Crédits photo : CC0 Public Domain

Les gangs spécialisés dans le vol de breloques dont la valeur peut atteindre des dizaines de milliers d’euros, ont retrouvé une seconde vie après leur démantèlement entre le printemps 2014 et décembre 2015. La brigade de sûreté de la Préfecture de Paris multiplie les consignes de prudence et les initiatives pour minimiser ce risque.

La vigilance est de mise jusqu’au dernier carat dans les rues de Paris. Les objets de luxe arborés par les quelques 30 millions de visiteurs qui arpentent chaque année les pavés de la première destination touristique mondiale, attisent la convoitise malsaine des malfrats. Les touristes, de retour malgré le risque d’attentats qui plane sur la France, pensaient pouvoir se promener sans risque de vol à la tire entre les jardins du Louvre et le boulevard Haussmann. Mais c’était sans compter sur les pickpockets qui ont flairé le bon filon et sortent eux-aussi d’une période d’hibernation. L’accalmie post-attentats s’est brisée en l’espace d’une semaine, avec le touriste chinois en tant que victime expiatoire. Le premier acte s’est joué dans le VIIIe arrondissement le 7 juillet, avec un butin collecté de 28 000 euros dérobé au poignet d’un jeune touriste. La montre Dewitt est embarquée par un voleur en toute impunité avenue Montaigne. Le lendemain, c’est au tour d’un compatriote de la première vicitme de se retrouver dépossédé devant la gare du Nord, de sa montre Richard Mille d’une valeur estimée à 90 000 euros. Quatre voleurs réunis en bande ont profité d’un moment d’inattention de leur cible, qui s’apprêtait à monter à bord d’un véhicule de tourisme avec chauffeur (VTC), pour l’encercler, arracher sa montre et prendre fuite.

L’ultime acte – avant le prochain – s’est joué dans le XVIe arrondissement le 15 juillet, avec le vol d’une montre de luxe au poignet -encore- d’un touriste chinois. Tout juste sorti d’un restaurant du XVIe arrondissement, la victime s’est vu délestée d’une Patek Philippe, estimée à 50 000 euros. Le voleur est reparti totalement décontracté et dépourvu de moyen de locomotion.Ces trois vols significatifs – dont le dernier a été effectué au lendemain du drame survenu à Nice – rajoutent une tension supplémentaire pour les acteurs du secteur touristique en France. Les touristes issus de Chine dépensent en moyenne 5 400 euros au cours de leur séjour sur le sol français.

Une brigade dédiée à la chasse des voleurs de montres

Le phénomène est bien connu par la Préfecture de Police de Paris. Les autorités franciliennes ont renouvelé en 2015 une initiative mise en place dès le printemps 2013, avec un contingent de dix patrouilles chargées de sillonner les artères de sept zones touristiques jugées à risque. La surveillance de ces lieux – Opéra, Châtelet, musée du Louvre, Trocadéro, butte Montmartre, Champs-Élysées et Champ-de-Mars – a permis d’enregistrer une chute de 26 % des délits qui visent les touristes chinois.

Les hommes de la Sûreté territoriale du 75, spécialisés dans la traque des voleurs à la tire, ont démantelé, entre 2014 et 2016, trois groupes finement organisés, à l’origine de pas moins de vingt-sept vols. Cinq délinquants se sont vus infligés, tout en étant en détention provisoire, une interdictions de présence en Île-de-France d’une durée de cinq ans.

Outre cinq malfaiteurs soupçonnés d’avoir dérobé pour environ 230 000 euros de montres entre novembre 2013 et mars 2014, un autre duo de malfaiteurs italiens s’est montré adroit en la matière. Les deux hommes, originaires de Naples, ont été arrêtés en mars 2014 après sept mois de mauvais et déloyaux services à l’encontre des touristes qui déambulent dans les plus grandes artères parisiennes.

Le plan préparé et appliqué par le binôme consistait à filer les voitures de personnes fortunées dans le centre et l’ouest parisien et à Neuilly-sur-Seine. Un premier membre du gang réussissait à déplacer le rétroviseur de la voiture de la victime pour la contraindre à sortir le bras de l’habitacle. Le second se précipite immédiatement pour lui arracher la montre du poignet. Le tout effectué avec deux scooters afin de filer rapidement à l’anglaise. « Ces véritables professionnels […] n’hésitaient pas à violenter leurs victimes » et à les intimider en sortant « des couteaux en cas de résistance », assure la Direction de la sécurité de proximité de l’agglomération parisienne (DSPAP).

Ces deux délinquants s’assuraient une couverture avec leur ville d’origine comme lieu de refuge entre deux séries de vols à l’arrachée. Le préjudice total causé par les deux malfrats italiens est estimé  à 730 000 euros (Sûreté Nationale.)

La technique du vol en deux-roues fait aussi ses preuves depuis le milieu des années 1990 sur la Côte d’Azur. Plusieurs centaines d’automobilistes se sont fait subtiliser leurs sacs à un feu tricolore près de la sortie d’autoroute dans l’est de Nice au cœur du quartier de l’Ariane. Entre les attentats et le retour des vols des montres à la tire, la vigilance est plus que jamais de rigueur, autant pour les habitants que les touristes de passage sur le territoire français.

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