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MODES, institution italienne, débarque à Paris avec un concept-store qui a un temps d’avance

ModesMODES © François Goizé

MODES est une institution en Italie avec une histoire familiale démarrée il y a cinq décennies. Plus qu’une enseigne de prêt-à-porter et d’accessoires de luxe, un concept-store osant mêler depuis toujours griffes établies et marques émergentes, le classique avec le street-style. Forbes a interrogé le CEO de MODES, Aldo Carpinteri, qui revient sur l’ouverture très attendue de sa première boutique parisienne.  


 

Vous venez d’inaugurer une première boutique à Paris. Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant d’envisager une implantation dans la capitale de la mode et du luxe ? 

Aldo Carpinteri : MODES s’est développé en Europe après un rebranding en 2019, en commençant par de nouvelles boutiques en Italie, à la fois à Milan et dans des lieux de villégiature comme Portofino et Porto Cervo, puis en Suisse à Saint-Moritz. Dans le cadre de sa stratégie de développement, MODES a ouvert des boutiques multimarques et monomarques en partenariat avec des maisons établies telles que Balenciaga, Jil Sander et Burberry, ainsi qu’un tout nouveau projet pour le vestiaire enfants : MINIMODES, avec trois ouvertures en 2021. Après avoir donné la priorité à l’Italie, notre pays d’origine, Paris est apparue comme une étape naturelle, une nouvelle opportunité de développer le réseau de distribution sur le marché mondial et d’établir MODES dans la capitale de la mode et du luxe. 

 

Quand on visite votre boutique parisienne, on découvre un lieu détonnant en plein triangle d’or avec ce bleu électrique et gris métallique dominant façon loft industriel… En cassant les codes visuels, quels messages voulez-vous avant tout transmettre ? 

Conçu par le studio d’architecture berlinois Gonzalez Haase AAS, le concept de la boutique s’articule autour de l’exploration de fortes dichotomies : féminin vs masculin, humain vs artificiel. Les deux principaux matériaux au sein de l’espace sont l’acier inoxydable et le tapis de soie. La dichotomie formelle entre les deux matériaux principaux, qui s’inversent d’un étage à l’autre, explore l’idée traditionnelle de « cisgenre » définie par la société. Les matériaux accueillent les corps à habiller, jouant avec les stéréotypes : la masculinité et la féminité n’appartiennent spécifiquement à aucun genre. La connexion entre les deux étages se fait par un escalier dans un matériau totalement différent, ou mieux encore, un non-matériau, car cette couleur spécifique texturée bleu cyan est habituellement utilisée comme revêtement de protection pour les machines industrielles, exprimant la dichotomie de l’humain et de l’artificiel.

La boutique a été révélée au public dans un état transitoire au début de la Fashion Week de Paris en septembre 2021. Le mobilier brillant et éclairé présente la collection ; pendant ce temps, la coquille est laissée brute et inachevée. Le message inscrit dans les codes visuels de l’espace est une expression de l’évolution permanente traduite par l’état de ‘work in progress’ (en perpétuel chantier, NDLR), un concept qui se rapporte à la progression naturelle et continue de nos vies humaines.

 

MODES © François Goizé

 

Vous vous êtes associé au célèbre collectionneur parisien Didier Ludot qui propose une sélection de ses pièces vintage (tailleurs Chanel, smoking et robes Yves Saint Laurent, sacs Hermès…). Qu’est-ce que les fans de vintage pourront trouver ici et pas ailleurs ? 

Chez MODES Paris, les amateurs de vintage peuvent trouver une sélection provenant des archives de Didier Ludot caractérisée par des pièces inattendues, comme la rare saharienne Yves Saint Laurent en bleu clair, rappelant la couleur de l’escalier. De plus, en termes d’expérience, ces passionnés pourront s’amuser à rendre ces pièces contemporaines en assortissant le look avec la collection présente en boutique. Aux côtés de Didier Ludot, la sélection vintage est complétée par Rewind, qui revisite des sacs de luxe comme des éditions spéciales rares de Chanel et des pièces peintes à la main d’ Hermès. 

 

Aldo Carpinteri : L’enseigne continuera à accueillir des collaborations spéciales, notamment avec les marques de haute joaillerie Villa Milano et RainbowK, en renouvelant la sélection au fil des saisons

 

Vous prenez aussi en compte le phénomène autour de la « folie sneakers ». Quelles pièces allez-vous rassembler ?  

Pour notre boutique à Paris, nous nous sommes associés à Stadium Goods, leader de la revente de sneakers, via un corner dédié, première initiative en Europe pour le retailer américain. La sélection est renouvelée mensuellement, offrant à notre public des éditions spéciales et des collaborations de grands classiques, comme les Nike Dunk et les Air Jordan ou des modèles instantanément viraux comme les Foam Runner de Yeezy. 

 

A l’avenir, comment allez-vous faire évoluer les collections de MODES Paris ? 

L’enseigne continuera à accueillir des collaborations spéciales, notamment avec les marques de haute joaillerie Villa Milano et RainbowK, en renouvelant la sélection au fil des saisons. De nouvelles marques vont être insérées dans les collections et des événements et installations seront proposés régulièrement pour présenter des designers émergents, comme nous l’avons fait ces derniers mois avec Honey Dijon (DJ et productrice américaine), Victor Weinsanto (créateur français valorisant ses racines alsaciennes) et Cormio (styliste italo-américaine). 

 

Votre feuille de route à moyen terme ? 

MODES va continuer à renforcer son implantation en Europe et poursuivre son développement dans différents domaines, parallèlement à l’expansion des plateformes digitales.

 

MODES © François Goizé

 

<<< À lire également : Paris, c’est chic ! La Fashion Week de retour  >>>

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