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Trump, Les Taux Et Les Effets Dominos

Depuis l’élection de D.Trump, les marchés ont réagi vivement en anticipant les effets que pourrait avoir la politique économique. La réaction des marchés obligataires dans la nuit de l’élection a donné le ton pour les jours suivants : d’abord en baisse, les taux longs se sont ensuite nettement tendus. Les taux 10 ans américains, véritables baromètres des marchés obligataires, s’affichent désormais à 2,33% après avoir touché 1,40% pendant l’été.

Ce mouvement a eu directement de nombreuses conséquences et pose beaucoup de questions pour la suite.

S’agit-il d’une simple correction classique des marchés ou bien faut-il s’attendre à une poursuite du mouvement qui, par effet domino, pourrait avoir des conséquences néfastes pour l’économie et les marchés mondiaux ?

La hausse des taux américains était déjà un peu amorcée avant l’élection de D.Trump. La FED avait en effet clairement indiqué qu’elle allait resserrer sa politique monétaire. Les choses se sont accélérées après le 9 Novembre: Donald Trump a confirmé son idée de relance massive. Les marchés ont compris que l’émission de dettes allait s’accroître mais aussi, si la croissance américaine s’accélère, avec un chômage faible, les tensions inflationnistes pourraient s’intensifier. Ce cocktail est bien sur négatif pour les marchés obligataires.

Les marchés réagissant à la minute, les effets dominos se sont mis en route le jour du résultat du vote :

-Hausse du dollar

-Hausse des taux des emprunts d’états de la zone Euro

-Forte baisse des devises des pays émergents

-Hausse des taux des pays émergents

-Hausse des taux des emprunts émis par les entreprises

– Baisse des valeurs dont l’endettement est élevé

-Hausse des taux d’emprunt immobilier

-Baisse des valeurs liées à l’immobilier

A contrario sur les marchés actions, d’autres valeurs ont profité de l’effet « Trump » : les valeurs cycliques directement liées à la croissance américaine et les valeurs financières en particulier.

L’influence des marchés obligataires sur la bonne marche des marchés financiers n’est plus à démontrer. Après des mois, voire des années, d’excès sur les marchés obligataires et sur certains segments directement liés aux taux, la correction actuelle reste finalement assez mesurée.

Si le mouvement ne dérape pas il est probable que les investisseurs, toujours à la recherche de rendement vont profiter du repli actuel pour aller à la pêche aux opportunités et donc limiter l’impact, à terme, des mouvements actuels.

Certains évoquent à contrario une situation de dérapage du marché obligataire avec des taux longs dépassant aux Etats-Unis les niveaux de 3% très rapidement.

Le cycle évoqué plus haut s’amplifierait alors massivement. Ce scénario nous parait peu probable. En effet, la hausse des taux a un impact rapide sur la croissance… ainsi si les taux long US venaient à dépasser les 3%, cela pèserait sur la croissance… ce qui diminuerait le besoin d’endettement… et relâcherait la pression sur les taux. Une telle hausse des taux serait aussi préjudiciable pour le marché de l’immobilier, lui aussi très important pour la croissance et l’effet «richesse» des ménages américains.

A ce stade nous privilégions la poursuite d’une faible dégradation des marchés obligataires et la poursuite de la rotation en faveur des valeurs cycliques. Ce scénario est plus favorable aux actions des pays développés plutôt qu’à celles des pays émergents. Nous anticipons aussi une forme de retour au calme sur les devises autour des niveaux actuels: une trop forte hausse du dollar serait immanquablement préjudiciable pour les sociétés exportatrices américaines. Bien sûr, les risques de dérapage restent présents sur les marchés, ne serait-ce parce qu’à ce stade, Donald Trump n’a pas donné beaucoup d’indications sur son programme.

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