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Les Choix Stratégiques De L’Arabie Saoudite Lui Coûtent Cher

Pétrole

Apres avoir causé la faillite du marché pétrolier, l’Arabie Saoudite se retrouve forcée d’augmenter le  cours du pétrole- en prévision de l’introduction en Bourse d’ARAMCO (Saudi Arabian Oil Company, compagnie nationale saoudienne d’hydrocarbures).

Si durant ces deux dernières années l’Arabie Saoudite a volontairement maintenu le prix du pétrole sous la barre des 40€, c’était dans le seul but de stopper la révolution de la fracturation hydraulique américaine, qui risquait de faire des Etats-Unis le plus grand producteur d’énergie au monde.

Ce premier grand pari l’a opposé à son allié historique, les Etats Unis. Par conséquent personne n’a été surpris de la logique levée de sanctions des Etats-Unis envers l’Iran, le vieil ennemi de l’Arabie Saoudite. Cela a également  renforcé la décision du Royaume de maintenir les prix du pétrole baissier : pour fragiliser la position de l’Iran sur le marché pétrolier. C’est pourquoi l’Arabie Saoudite a saturé mondialement les marchés pétroliers, ce qui a engendré un effondrement inévitable des prix. Le problème majeur est que l’effondrement du cours du pétrole à provoqué un manque à gagner considérable dans le budget fiscal et social de l’Arabie Saoudite, venant même à menacer sa cohésion sociale.

Voilà pourquoi le pays doit bien vendre une partie d’Aramco via une introduction en Bourse- les fonds obtenus lui permettront de combler l’écart généré par la baisse de ses rentrées, ainsi que de financer  le lancement de nouvelles industries qui permettront à son économie d’être moins dépendante de la vente du pétrole à horizon 2030.

C’est le deuxième pari du royaume : réussir l’introduction en Bourse d’ARAMCO face aux autres investissements financiers.

Le montant levé dépend de l’attractivité que le marché va éprouver pour ARAMCO, il faut donc les valoriser au maximum. Néanmoins cela dépend d’abord du prix du pétrole au moment du‘’road show’’ (tour de table) quand l’introduction en Bourse débutera. Pour les Saoudiens, l’objectif est d’atteindre le maximum. Le jour de l’introduction en bourse se rapprochant,le Royaume fait tout son possible pour inverser la tendance du cours du pétrole avec l’objectif d’atteindre des sommets. La motivation de l’Arabie Saoudite est telle qu’elle est prête à faire la paix avec ses ennemis d’hier.

Le mois dernier, l’Arabie Saoudite a nommé Khaled al-Faleh au poste de Ministre du Pétrole, à la place d’Ali al-Naimi qui occupait ce poste depuis de nombreuses années. Ce remaniement est également un signe que le Royaume souhaite la paix avec les autres acteurs du marché pétrolier.

« Ce remaniement du Ministère du Pétrole montre que les saoudiens ont réalisé à leurs dépens que cette stratégie de maintient de tels niveaux de productions  durant l’année 2014-15 afin de conserver leur part de marché face à la puissante concurrence des des Etats Unies et maintenant de l’Iran… -même s’ils savaient que cela impliquerait un effondrement des prix – …  a eu un énorme impact négatif sur leur trésorerie, leurs fonds souverains et leur budget.’’ a déclaré Kevin Rooney, PDG a Oil Heat Institute of LI. « ’Le fait est que cette stratégie a été gagnante, comme nous le voyons a présent puisque le prix du baril de brut est maintenant a 45 €. Si cela réduit les difficultés économiques, je pense que le prince Mohammed bin Salman a eu raison dans ses choix stratégiques : Aujourd’hui,  les marchés de l’énergie sont trop compétitifs et l’Arabie Saoudite ne peut pas baser son économie uniquement sur le pétrole. L’économie saoudienne a besoin de se diversifier pour devenir beaucoup moins dépendante des recettes pétrolières et devenir, par conséquent, beaucoup plus pérenne.’’

Il n’est pas encore certain -à ce stade- que cet objectif sera atteint. Cependant une chose est sûre : le pari pétrolier de l’Arabie Saoudite  aura des répercussions sur l’ensemble de ce marché.

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