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Caroline Parot (Europcar) Au Service De La Performance

© Europcar

Au cœur du réacteur

L’année 2009 est aussi celle du processus de sauvegarde du groupe. Une période particulièrement dense mais qui a néanmoins permis à Caroline Parot de fourbir ses armes, dans un contexte des plus délicats, elle qui voulait se retrouver en immersion totale dans la mécanique complexe de l’entreprise. « J’ai donc participé à ce process de restructuration financière très intense qui a duré 18 mois. Une période durant laquelle vous devez, en plus de travailler sur cette problématique, continuer à porter vos équipes et avoir un seul objectif commun : réussir ». L’expérience va s’avérer riche en enseignements pour Caroline Parot, notamment sur le front humain et stratégique. Elle enrichit sa palette de tous les outils pour gérer et interagir en période de crise ou en période de stress. Si le groupe est sauvé et perdure aujourd’hui sous l’étendard Technicolor, comme évoqué plus haut, le besoin de changement se fait ressentir pour la directrice financière désireuse de capitaliser sur cette expérience de manière plus positive.

Satisfaite du devoir accompli – et au sortir de 18 mois éreintants – Caroline Parot s’enhardit et semble plus que jamais prête à relever un nouveau challenge. Celui-ci ne va pas tarder à s’offrir à elle : elle rejoint Europcar en 2011 avant d’être rapidement nommée, au début de l’année suivante, directrice financière du leader de la location de véhicules en Europe, avec en ligne de mire, l’introduction en Bourse de la société. Mais avant cela, pas question pour la nouvelle « CFO » (Chief Financial Officer) de lever le pied dans la mesure où se profile un programme chargé :  un plan de refinancement – achevé avec succès en juin 2012 – ainsi qu’un plan de transformation afin de donner une nouvelle impulsion au groupe.

L’aventure Europcar

Un agenda et un calendrier chargés dans la droite ligne de ce qu’elle avait connu chez Thomson, ce qui lui a permis de garder la tête froide et relativiser. Une période particulièrement mobilisatrice pour l’équipe de direction. L’occasion, une fois de plus, de rendre hommage aux hommes et aux femmes qui dans l’ombre travaillent à la réussite de leur entreprise. « Il s’agissait, au-delà de l’aspect financier, de faire prendre conscience à nos équipes que nous avions un actif particulièrement précieux entre les mains. Elles se sont très fortement mobilisées et sont redevenues fières de travailler chez Europcar, un sentiment qu’elles semblaient avoir peu à peu perdu ».

 Le plan de transformation s’avère être un succès, la performance opérationnelle, si chère à la dirigeante, a évolué de façon tangible. « Ainsi, au bout de la seconde année du plan, nous avions déjà atteint tous nos objectifs », se félicite-t-elle, les yeux emplis de fierté. A la fin de l’année 2014, la situation financière est totalement assainie si bien que l’actionnaire de référence, Eurazeo, estime qu’il est désormais temps d’entrer dans le processus d’introduction en bourse. Ce sera chose faite le 26 juin 2015. Date à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire d’Europcar. Mais le marché est impitoyable, de nombreux facteurs notamment macroéconomiques, voire géopolitique comme le « Brexit » vont venir mettre à mal cette belle mécanique et le cours sera particulièrement malmené au cours de l’année 2016.

Redonner de la fierté

Fidèle à sa volonté de procéder avec méthode et pédagogie, Caroline Parot s’emploie à mettre de l’huile dans les rouages et à rassurer les investisseurs sur la pertinence et la robustesse du business-model d’Europcar. Mais ces derniers vont surtout être ragaillardis – malgré la volonté affichée de la dirigeante de mettre en avant le collectif – par la nomination, le 25 novembre dernier, autre date gravée, de Caroline Parot en tant que présidente du directoire. Depuis ce jour : le titre Europcar a progressé de plus de 20%.  Mais cette promotion méritée n’est pas une fin en soi pour la nouvelle patronne d’Europcar qui nourrit de hautes ambitions pour son groupe et son réseau de 140 franchisés. Objectif : un chiffre d’affaires avoisinant les 3 milliards d’euros – contre 2,3 milliards actuellement – à l’horizon 2020.

Mais celle qui est donc, désormais, la seconde femme disposant de prérogatives exécutives au sein d’une composante du SBF 120 a pris conscience de l’importance de ce statut au fil du temps. « Mon passage chez Technicolor, société d’ingénieurs donc très masculine, m’a fait davantage réfléchir à cette question. J’ai compris que lorsqu’on est une femme et qu’on a l’ambition de progresser, il ne faut jamais oublier les consoeurs qui n’ont pas cette chance ». Et de se voir désormais comme un modèle sans pour autant verser dans le prosélytisme. « Les femmes doivent avoir, outre le talent, une personnalité forte pour pouvoir exister dans le monde des services ». Et de ciseler sa vision d’une femme à la tête d’un grand groupe. « Je suis une professionnelle avant d’avoir un style ou un genre ». Au service de la performance. Toujours. 

 

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